Un métier facile, accessible à toutes, qui permet de travailler d’où on veut, quand on veut… Les publicités pour le métier d’assistante virtuelle sont toutes plus alléchantes les unes que les autres. Mais cette vision idéalisée ne rend pas hommage à cette profession qui n’est pas faite pour tout le monde et qui requiert de véritables compétences. Heureusement, lors d’un épisode du podcast Systèmes et cie, nous avons pu rétablir quelques vérités sur l’activité d’assistante virtuelle, avec Sonia Leremboure, consultante en gestion d’entreprises, et Amélie Martinot, formatrice pour OBM.
Au programme
`
Une assistante 2.0 est une entrepreneure à part entière
Une assistante virtuelle n’est pas une salariée
Dans l’imaginaire de certains entrepreneurs, l’assistante est une personne qui va préparer le café, ranger des papiers et faire tout ce qu’ils n’ont pas envie de faire eux-mêmes. C’est de moins en moins vrai chez les entrepreneurs en ligne, mais il reste des personnes qui pensent comme ça ! Petite mise au point : cette activité est bien plus vaste et épanouissante que ça. Une assistante virtuelle n’est pas au service de son client, mais travaille avec lui dans un rapport d’égal à égale.
Comme le souligne Sonia Leremboure, hôte du podcast Systèmes et cie et consultante en gestion d’entreprises, « une assistante virtuelle n’est pas salariée dans le business de son client. Elle est une entrepreneure à part entière et c’est important à prendre en compte quand on recrute quelqu’un. »
Ainsi, même si un client te fournit du travail, il n’a pas à t’imposer la manière de le faire. C’est à toi de gérer ta façon de réaliser tes missions, comme tu l’entends.
Une posture à tenir
Pour que tes clients ne te prennent pas pour leur employée et ne dévalorisent pas ton travail, tu dois adopter la posture de l’entrepreneure que tu es. Si dès le départ, tu agis en cheffe d’entreprise, il n’y aura pas de problème.
Cela implique d’être sûre de toi, de tes compétences et de la valeur ajoutée que tu vas apporter à ton client. Cela implique également d’avoir des connaissances sur les réalités entrepreneuriales, d’avoir travaillé ton offre et de fixer des tarifs qui te permettront de vivre de ton activité d’assistante virtuelle (c’est tout ce que je t’apprends dans ma formation).
« C’est important de travailler sur ce mindset-là et d’avoir la bonne posture », confirme Amélie Martinot, qui rencontre la même problématique avec les OBM qu’elle forme.
L’éducation des chefs d’entreprise fait partie de l’activité d’assistante virtuelle
Même s’il est de plus en plus connu et visible, le métier d’assistante virtuelle est relativement récent. De nombreux entrepreneurs ignorent encore ce que recouvre vraiment cette activité. Il y a énormément de pédagogie à faire. Et en tant qu’assistante, tu as un travail d’éducation à mener auprès de tes clients.
Une collaboration à cadrer
Comme le fait remarquer Sonia, « il y a actuellement un hype chez les entrepreneurs qui veulent tous une assistante, sans avoir de connaissance sur la délégation ». Or, « il y a des prérequis : un business doit être prêt pour accueillir une équipe ».
Ton rôle, dès le départ, va être d’être claire avec les prospects qui te sollicitent. À travers les questions que tu vas poser lors de l’appel découverte, tu seras capable de dire si l’entrepreneur est apte à déléguer ou pas. Si ce n’est pas le cas, dis-le-lui. Tu peux même l’accompagner dans son processus de délégation. « Le rôle des assistantes est important pour déterminer les besoins », confirme Amélie.
Des missions opérationnelles
Tu as également un rôle majeur pour expliquer aux entrepreneurs ce que tu peux ou ne peux pas faire. Dans leur esprit, la différence entre assistante virtuelle et OBM peut être floue. Tu dois savoir dire quelles missions relèvent de tes compétences ou non, afin de les guider vers le meilleur profil à qui déléguer.
Pour rappel, une assistante réalise des tâches opérationnelles. Elle implémente ce que son client ou une OBM a imaginé pour faire aboutir un projet. « En tant qu’OBM, je ne peux pas faire mon métier, si je n’ai pas d’assistante dans mon équipe, insiste Amélie. C’est impossible. »
Des tarifs rentables
Certains entrepreneurs de bonne foi ne savent pas quels tarifs pratique une assistante virtuelle. D’autres, en revanche, sont sans scrupule et cherchent à négocier, quoi qu’il en coûte.
Dans un cas comme dans l’autre, c’est à toi de :
expliquer ta valeur ajoutée ;
refuser de te brader.
Spoiler alert : tu ne peux pas vivre avec un tarif de 20 ou 25 € de l’heure ! Ne te laisse pas déstabiliser par un client qui te dirait qu’il peut trouver moins cher ailleurs. Je t’assure que ce n’est pas le genre de personne avec qui tu as envie de travailler ! Et je te promets qu’il existe de nombreux entrepreneurs qui sont prêts à te rémunérer à ta juste valeur (si tu en doutes, je te conseille d’aller lire cet article). Alors, participe à l’éducation des chefs d’entreprise en assumant tes tarifs.
Bien sûr, cela implique d’avoir la posture d’entrepreneure dont je te parlais précédemment. Si tu n’es pas sûre de toi, certains vont s’engouffrer dans la faille ! Amélie, qui procède à des recrutements pour ses clients, est parfois confrontée à des assistantes « qui s’excusent presque d’être là ». Personnellement, jamais aucun client n’a tenté de négocier mes tarifs lorsque je les annonçais.
L’activité d’assistante virtuelle nécessite de vraies compétences
Un métier qui n’est pas fait pour tout le monde
De plus en plus de communications sur les réseaux sociaux tentent de faire croire que tout le monde peut devenir assistante virtuelle. Mais non ! Gérer des clients, avoir une posture entrepreneuriale, un savoir-faire, un savoir-être et des connaissances, ça ne s’improvise pas. Et ce n’est pas « facile », comme je le lis un peu trop souvent.
Un profil polyvalent
L’une des plus grandes qualités d’une assistante-freelance, c’est sa polyvalence. « Elle peut faire plein de microtâches dans divers domaines de compétence, s’enthousiasme Sonia. Lorsqu’un entrepreneur a plein de projets en même temps, elle est capable d’intervenir sur tout. »
Bien sûr, une assistante virtuelle ne peut pas tout maîtriser, mais chacune a des domaines de prédilection sur lesquels elle monte en compétence sans arrêt.
Une spécialiste des outils
Pour pouvoir intervenir dans différents domaines, une assistante est amenée à avoir des connaissances sur de nombreux outils. Là encore, impossible pour elle de tout maîtriser. Mais elle est capable de s’autoformer sur de nouveaux logiciels pour répondre à la demande des différents clients avec lesquels elle travaille.
Une championne de l’agilité
Pour Amélie, un « autre super pouvoir des assistantes, c’est leur agilité à passer d’un dossier à l’autre et d’un client à l’autre ». Ce n’est pas donné à tout le monde de switcher entre les missions et de jongler avec plusieurs clients sur du long terme.
Pourtant, c’est ce que réalisent les assistantes au quotidien. Elles doivent donc faire preuve d’une grande organisation.
L’assistante externalisée n’est pas toujours la bonne personne à qui déléguer
Lorsqu’un entrepreneur pense à déléguer, l’assistante virtuelle est souvent son premier choix. Pourtant, ce n’est pas toujours le plus judicieux. Tout dépend des objectifs de la délégation.
L’avantage d’une assistante virtuelle, comme je te l’ai déjà dit, c’est sa polyvalence. Elle peut apporter son savoir-faire dans divers domaines. Mais elle n’est pas spécialiste de ces différents domaines. Les attentes du client ne pourront donc pas être les mêmes s’il confie la gestion de ses réseaux sociaux à une assistante virtuelle ou une community manager, par exemple.
Personnellement, la première personne à qui j’ai délégué des missions est rédactrice web parce que j’avais besoin d’une expertise dans ce domaine. Ce n’est que plus tard que j’ai fait appel à une assistante virtuelle pour m’accompagner dans d’autres missions plus opérationnelles.
Il y a de la place pour toutes les assistantes indépendantes
Encore inconnue il y a quelques années, l’activité d’assistante virtuelle se développe désormais beaucoup. Mais cela ne doit pas te faire craindre la concurrence. D’une part, parce qu’il y a aussi de plus en plus d’entrepreneurs en ligne à accompagner. Et d’autre part, parce que chaque assistante virtuelle a ses spécificités. Les missions, les profils et les personnalités sont tellement variés qu’il y a de la place pour tout le monde.
D’ailleurs, les assistantes forment une véritable communauté bienveillante. Elles s’entraident et se soutiennent pour monter en compétences. Tu peux te rendre compte de cette sororité au sein du membership du Café des AV.
5 vérités insoupçonnées sur l’activité d’assistante virtuelle, en bref
Oublie les publicités mensongères qui te vendent un métier facile que tu peux exercer où tu veux quand tu veux et sans aucune contrainte. L’activité d’assistante virtuelle n’est pas un hobby ! C’est un métier à part entière. Passionnant, mais aussi exigeant. Avant de te lancer, assure-toi que tu es prête à en respecter les règles :
devenir assistante virtuelle, c’est devenir entrepreneure, avec tout ce que ça implique en matière de posture ;
tu vas devoir guider tes clients pour identifier les missions qu’ils peuvent te confier et valoriser ton travail au travers d’une juste rémunération ;
il te faudra acquérir de nombreuses compétences pour répondre aux besoins spécifiques de tes clients ;
parfois, tu devras refuser des missions parce que tu ne seras pas le profil le plus approprié aux missions proposées ;
tu n’as rien à craindre de la concurrence. Ton unicité fait ta force et les assistantes virtuelles forment une communauté bienveillante.
Comments